Windows est-il Ă  ranger au placard..?

Après les grandes administrations, cÂ’est au tour de nombreuses entreprises
 de succomber Ă  Linux, une alternative au monopole de Windows.

Un mouvement qui prend de l'ampleur au cours des années...

DĂ©s 2001, le ministre français de la Fonction publique de l'Ă©poque, Michel Sapin, avait annoncĂ© lÂ’ouverture des administrations Ă  Linux : «Les administrations publiques, quÂ’elles soient de lÂ’Etat ou des collectivitĂ©s territoriales, vont participer Ă  lÂ’essor rapide des logiciels libres en France Â».
2004 et 2005 sont les annĂ©es "charnières" : de nombreuses administrations ont franchi le pas en 2004 (ministère de la Culture, de la DĂ©fense, de lÂ’Agriculture, des Finances, de lÂ’Equipement et de lÂ’Education nationale, police nationale...) et 2005 devrait consacrĂ© ce mouvement de basculement vers "l'Open Source".

Linux est devenu prĂ©pondĂ©rant dans le mode Internet : plus de 60 % des sites web dans le monde tournent sous Apache (système libre). Au niveau des systèmes locaux, Linux Ă©quipe entre 30% et 40% des serveurs dÂ’entreprises, avec une implatation croissante dans les administrations publiques (secteur de très forte croissance de lÂ’informatique libre).

Ce mouvement est amplifiĂ© par la caution apportĂ©e par de grands noms de l'informatique comme Netscape, IBM Intel, Compaq ou Oracle. La souplesse, la fiabilitĂ© et la robustesse face aux attaques virales des systèmes et logiciels "libres" ont convaincu, notamment au cours de l'annĂ©e 2004 ou de nombreux "vers" Internet ont utilisĂ©s les failles Windows... Autres raisons et non des moindres : les coĂ»ts peu Ă©levĂ©s, des licences gratuites, le choix libre du support technique, etc.

Pourquoi l'administration choisit-elle Linux ?

Pour une raison simple : lÂ’informatique coĂ»te cher Ă  lÂ’Etat et les postes (900 000 !) avec leurs licences sont Ă  renouveler rĂ©gulièrement ! L'enjeu financier est supĂ©rieur Ă  300 millions d'euros. Le gouvernement se tourne vers lÂ’informatique libre pour rĂ©duire les coĂ»ts : Â«Le gouvernement français souhaite diviser par deux les coĂ»ts investis sur les logiciels informatiques. Pour cela il faut faire appel aux logiciels libres comme Linux, OpenOffice, Mozilla, Apache et ne veut plus recourir systĂ©matiquement Ă  Microsoft qui doit redevenir une fournisseur de lÂ’Etat parmi dÂ’autres», soulignait en juin 2004 le Ministre Renaud Dutreil.

Cette orientation est commune Ă  de nombreux pays. De grandes villes comme Munich ou Bergen (deuxième ville de Norvège) ont optĂ© pour Linux. La municipalitĂ© de Paris se tourne vers les logiciels libres (Microsoft aurait proposĂ© des rabais importants sans succès).

Si la raison financière prĂ©vaut, d'autres avantages sont trouvĂ©s Ă  Linux, tels que la possibilitĂ© de travailler directement avec le code-source, la fiabilitĂ© su système, sa stabilitĂ©, le peu de failles prĂ©sentes face aux attaques virales et aux "troyens", etc.


Windows est-il Ă  ranger au placard ?


Si la menace est prise au sĂ©rieux, Christophe Aulnette, PrĂ©sident de Microsoft France reste confiant : «ce qui nous paraĂ®t important, cÂ’est de regarder le coĂ»t global des solutions informatiques. Le logiciel libre, ce nÂ’est pas gratuit : cela coĂ»te cher en maintenance, en services et en formation».

La position de Microsoft reste dĂ©licate : le gĂ©ant amĂ©ricain a acceptĂ© de rĂ©gler sur l'Ă©tĂ© 2004 un amende de 497 millions dÂ’euros, infligĂ©e par la Commission europĂ©enne pour abus de position dominante...

Microsoft a su s'imposer et maintenir sa domination mondiale depuis plus de 20 ans. Il est donc hasardeux de prĂ©dire une fin rapide de son hĂ©gĂ©monie. Microsoft a su Ă©voluer dans le passĂ© pour affaiblir la position de ses concurrents. Les nombreux procès sur les adjonctions "gratuites" de logiciels et fonctionnalitĂ©s Ă  Windows en tĂ©moignent. Microsoft dispose de moyens financiers gigantesques et n'hĂ©sitera pas, s'il le faut, Ă  repenser sa stratĂ©gie vis Ă  vis du monde linux plutĂ´t que de risquer une mort annoncĂ©e comme certaine par les tenants du "monde libre" (disparition dont on est encore bien loin aujourd'hui !). Le bras de fer est engagĂ© ; rendez-vous Ă  la fin de la decennie pour un bilan...

BREVES :

  • Le gouvernement français a dĂ©cidĂ©, au cours de l'Ă©tĂ© 2004, de remplacer 1 500 serveurs tournant sous Windows NT par des logiciels libres (Mandrakesoft). Plus de 900 000 postes doivent suivrent en 2005, 2006 et 2007. Microsoft a perdu une bataille essentielle, malgrĂ© sa proposition de forts rabais. D'autre grandes administrations europĂ©ennes ont fait le mĂŞme choix en 2004.
  • CotĂ© navigateurs, l'institut WebSideStory qui suit le marchĂ© des navigateurs web, enregistre sur l'annĂ©e 2004 une baisse de l'utilisation d'Internet Explorer, ceci pour la première fois depuis 1999. L'institut WebSideStory estime que "cette tendance lourde" est due aux failles Internet Explorer-Windows, failles que ne prĂ©sentent pas la plupart des navigateurs du monde "Open-source". Il est Ă  noter que, malgrĂ© "cette chute", Internet Explorer dĂ©tient toujours une part de marchĂ© supĂ©rieure Ă  90 % (97% un an auparavant).
  • 2007 annonce une Ă©tape importante dans la confrontation Microsoft / Monde libre. Du succĂ©s, ou non, du nouveau système d'exploitation de Microsoft (Vista) et des nouveaux navigateurs et outils associĂ©s dĂ©pendra sans aucun doute l'orientation du marchĂ© pour la fin de la dĂ©cennie (Les versions 2 et bientot 3 de Firefox viennent en concurrence directe de Vista et bĂ©nĂ©ficient d'un accueil très favorable). A suivre.